Démarche Gaétane Godbout

Démarche

Pendant plusieurs années, mon processus de création consistait à prendre le temps, de rencontrer les gens et de provoquer de multiples échanges par le biais du troc. Cette mise en relation avec l’autre s’est modifiée ; mes actions sont actuellement plus discrètes : j’observe et je pose des regards subtils sur la complexité des relations humaines dans des espaces intimes et publics. Maintenant, l’acte de peindre prend une place déterminante dans mon travail de création. Les œuvres que je réalise se composent de signes abstraits qui mettent en valeur le langage plastique et se démarquent par une recherche intensive sur les qualités de la matière. Ma démarche artistique tente d’exprimer des atmosphères sensibles et intrigantes. Elle questionne l’individu dans sa relation avec lui-même et son milieu.

Gaétane Godbout

« L’oeuvre de Gaétane Godbout transcende finalement une réalité quotidienne qui, loin de s’en abstraire, la place au cœur de la création, à la jonction de deux univers : celui de l’artiste et celui de l’automobiliste, celui de l’art et de la quotidienneté ainsi dramatisée et poétisée.»

Anne-Laure Bourdeleix-Manin

« Le travail plastique de Gaétane Godbout en est principalement un de matière. On sent un plaisir évident à la superposition des couches, des textures, mêlant sur un fond d’acrylique des jeux de cire d’abeille gravés, modulés, frottés, rehaussé de touches de peinture à l’huile. C’est une oeuvre sensible et intuitive, à l’image de l’artiste, qui ne se laisse pas saisir au premier coup d’œil, un travail qui demande une certaine lenteur, voir le silence, pour que la poésie de chaque petit détail , de la pâleur à l’obscurité, se révèle dans sa profondeur».

Ariane Ouellet

«L’accomplissement dans cette démarche se situe dans l’affirmation de la matière, de son opacité, de son poids et de sa réalité. Toute supputation d’une œuvre à accomplir dans l’éther d’une carrière d’artiste à accomplir est avantageusement remplacée par un plongeon tête baissée dans la grave et désinvolte réalité du corps, du trottoir, de la rue, du char, du piéton, de la route, du lave-auto. Plus théoriquement, cette esthétique matérialiste nous propulse dans notre plus grande faculté humaine : la virtualité. C’est-à-dire que le monde est ce qu’il est non pas sans nous, mais à cause de nous. Ce qui revient à dire que nous avons encore le choix de ce qu’il deviendra et l’oeuvre des artistes matérialistes de l’Abitibi-Témiscamingue nous fait mieux comprendre la complexité du monde et notre pouvoir sur elle. »

Jean-Jacques Lachapelle